Situé au nord de l’archipel des Tuamotu, l’atoll de Fakarava vous transporte directement dans une carte postale : Plage de sable fin à perte de vue, plus de palmiers qu’on ne peut en compter, un lagon transparent où pullulent les poissons, des habitations qui occupent une minuscule surface des terres, et rien d’autre.
Le silence du bout du monde, entrecoupé par le choc des vagues sur la barrière corallienne. Aucun hôtel, quelques pensions concentrées autour des passes, très peu de centres de plongée : Un havre de paix prisé où les touristes viennent au compte-gouttes.
Avec 16 km2 de terres émergées entourant un lagon de 1121 km2, Fakarava est exclusivement une destination plongée. Préservés du tourisme de masse et de la pollution humaine, les fonds marins intacts et leurs habitants exceptionnels feront partie de vos plus beaux souvenirs de plongeur.
Plonger à Fakarava
Classée réserve de biosphère par l’UNESCO, Fakarava est un trésor de biodiversité courtisé par les plongeurs du monde entier. On peut diviser l’île en deux parties, qui correspondent à la présence des deux passes alimentant le lagon : La passe nord, ou passe de Garuae, et la passe sud, ou passe de Tumakohu. Espacées l’une de l’autre par un peu plus d’1h30 de navigation, c’est à l’intérieur de ces passes que sont organisées les plongées. La piste d’aéroport se trouvant au nord de l’île, vous devrez compter sur les bateaux des pensions ou des centres de plongée pour vous rendre dans la partie sud. Si la plupart des centres du nord vous offrent la possibilité de vous emmener plonger au sud (compter une sortie à la journée, comprenant en général deux plongées), le type de plongée y est pourtant bien différent.
Plonger à la passe nord
Les plongées dans la passe nord ont la réputation justifiée de pouvoir être « rock and roll ». Les sites, en plein cœur de la plus large passe de Polynésie (1.6 km), se font au cœur des vagues et du courant.
Une fois la surface tumultueuse laissée au-dessus de vos têtes, le calme revient et un époustouflant relief s’étend sous vos yeux. Dans une eau offrant en moyenne 50 m de visibilité, vous ne perdrez pas une miette du paysage qui vous entoure : Loin en dessous de vous, des canyons strient le fond marin, puis laissent place au fur et à mesure que la profondeur diminue à un sol de coraux multicolores. Pour cette passe, plusieurs parcours sont proposés, et souvent « personnalisés » suivant les niveaux et demandes particulières des plongeurs.
N’hésitez pas à demander à votre guide les points d’intérêts du moment, certaines périodes favorisant l’observation d’espèces bien particulières. Quoi qu’il en soit, vous rencontrerez la population permanente de la passe : Poissons perroquets à profusion, balistes de toutes les couleurs, poissons-flûtes ou trompettes, bancs de caranges, de labres ou de barracudas, requins pointes-noires, pointes-blanches, soyeux ou bordés, et parfois même une raie manta… Est représentée dans ces fonds incroyables la grande majorité des espèces de Polynésie, pour le plus grand bonheur du plongeur.
Demandez à faire le canyon d’ « Ali baba » situé à une vingtaine de mètres de fond, qui abrite une faune et une flore sans égal.
Pour résumer, on peut qualifier la passe nord de « pochette surprise » : Vous pouvez y plonger 100 fois, vous y observerez toujours une scène nouvelle. C’est un défilé de mille couleurs, où la faune abondante se mêle à l’extraordinaire plateau corallien pour donner une plongée débordante de vie. Le théâtre de la vie sauvage servi sur un plateau de corail.
La passe nord est déconseillée aux plongeurs ayant peu d’expérience. On conseillera un minimum de 30 plongées.
Plonger à la passe sud
Par son étroitesse, la passe sud limite la puissance du courant et des vagues, créant des conditions de plongée plus faciles que la passe nord: Moins de courant, moins de profondeur. La visibilité n’en est pas moins exceptionnelle, et les fonds tout aussi splendides, mais dans un genre très différent. Si le nord offre un relief vertigineux et une faune débordante de vie, le sud privilégie un paysage sous-marin à échelle humaine où un sentiment de calme règne en maître. Mais le calme n’a jamais été synonyme d’ennui, et la passe regorge d’animaux et de coraux uniques.
Au centre de la passe, une large langue de sable est surnommée la « piste de ski ». Telle une pente enneigée descendant la montagne, elle longe la passe de bout en bout. Cette étendue blanche sera le fil conducteur de vos plongées. Le courant rentrant vous porte doucement le long de cette piste, présentant à vos yeux émerveillés la faune et la flore de l’atoll : Carangues bleues ou échevelées, barracudas solitaires ou en bancs, requins pointes-noires ou pointes-blanches de lagon, loches, poissons-perroquets, poissons-chirurgiens, Napoléons juvéniles ou adultes… et parfois le passage exceptionnel d’un thon gigantesque, d’un requin-marteau ou d’un requin-tigre.
La passe sud tient entre autres sa renommée de la reproduction des loches en juillet, que des observateurs et scientifiques du monde entier essaient de capturer dans leurs caméras et appareils photo.
Autre caractéristique de l’atoll : Son « mur de gris ». Des centaines de requins gris nagent face au courant, immobiles dans un repos qui exige un perpétuel mouvement. Vous ne pourrez détacher vos yeux de leur nage silencieuse. Tout cela sur un tapis de coraux multicolores à l’état de conservation exceptionnel.
Beaucoup plus petite et moins profonde, la passe sud offre le calme et la tranquillité inconnus à la passe nord, et gravera des images inoubliables dans votre mémoire.
Se loger à Fakarava
L’atoll ne comptant aucun grand hôtel, le logement se fera essentiellement dans les pensions. A vous de choisir celle qui est le plus pratique au regard des plongées que vous souhaitez faire (au nord ou au sud). Si vous optez pour une pension au nord, sachez que certains clubs de plongée vous proposent des sorties à la journée pour aller plonger au sud. En revanche, aucun centre du sud ne vous emmènera plonger au nord de l’île. L’idéal consiste à diviser ses nuits en deux parties, correspondant aux deux parties de l’île.
Pour ce qui est de la durée de votre séjour à Fakarava, cela dépend de vous. Si votre niveau de plongeur et votre budget le permettent, comptez au minimum deux plongées dans chacune des passes. L’option la plus confortable consiste à passer au moins deux nuits au nord et deux nuits au sud, soit 4 à 5 jours sur l’atoll.
Vous pouvez aussi privilégier l’une ou l’autre passe en fonction du type de plongée que vous préférez : La passe nord si vous privilégiez la profondeur et la présence d’un courant fort, ou bien la passe sud si vous souhaitez une plongée plus « tranquille ».
Vous pouvez aussi opter pour l’option « bateau ». De nombreux prestataires proposent des croisières plongées dans les Tuamotu ; Souvent à bord d’un catamaran, vous visiterez Fakarava de l’intérieur, et pourrez savourer le calme de la navigation sur un lagon avant de mettre le cap sur l’atoll suivant. Equipés d’un compresseur et de tout le matériel de plongée nécessaire, ces bateaux sont autonomes et souvent non-fumeurs.
Quand partir à Fakarava ?
L’archipel des Tuamotu obéit aux mêmes règles climatiques que les îles sous le vent : Mieux vaut donc partir hors saison des pluies, entre mai et octobre. Ne pas oublier cependant le caractère aléatoire de la météo dans les îles, sans cesse victimes des humeurs de l’océan. Ainsi, même au cœur de la saison sèche, vous pourrez être surpris par le vent ou la pluie. A l’inverse, vous pourrez bénéficier d’un temps splendide en pleine saison des pluies. Vous pouvez également choisir de partir en fonction des espèces que vous aimeriez observer (prenons l’exemple des loches, qui sont particulièrement présentes entre juin et Aout).
Comment vous rendre sur l’atoll ?
Comme pour l’ensemble des trajets inter-îles, le meilleur moyen de se déplacer reste l’avion. Cher mais rapide, il lie Papeete à Fakarava deux fois par semaine en 1h10 de vol. D’autres vols relient l’atoll aux îles voisines, comme par exemple Rangiroa ou Mataiva.
Côté budget, trois éléments majeurs à prendre en compte : Le prix des plongées, de la pension et enfin du billet d’avion. Ce dernier vous coûtera entre 160 et 300 euros, en fonction du moment où vous décidez de partir et des éventuelles réductions dont vous pouvez bénéficier (deux fois par an a lieu à Tahiti le salon du tourisme, qui permet de bénéficier de vols à tarifs très avantageux).
Le prix des plongées est lui aussi variable, cette fois-ci en fonction du centre que vous choisissez : Comptez entre 48 et 80 euros une plongée (TOPDIVE étant de loin le prestataire le plus cher). Enfin, les pensions. Plus nombreuses et moins chères au nord, il faudra au minimum prévoir de débourser environ 6O euros pour les gens qui amènent leur tente et 180 euros pour une nuit en bungalow.
Seules deux pensions sont présentes dans la partie sud de l’île, et augmentent leurs tarifs en conséquence. Vous trouverez en annexe la liste des pensions de l’atoll avec les prix approximatifs proposés par chacune d’elles.
Conseil : Afin d’éviter des mauvaises surprises et de prendre en compte la faible capacité d’accueil des centres de plongée et des pensions, réservez vos nuits ainsi que vos plongées en avance.
Les centres de plongée à Fakarava
Au nord
- Dive Spirit Fakarava
- TOPDIVE Fakarava nord
Au sud
- Eleuthera plongée (ou Tetamanu Village)
- TOPDIVE Fakarava sud
Croisières plongées aux Tuamotu
- Itemata
- Aqua Tiki II
- Ihitai
Les pensions à Fakarava
Pensions au nord
- Pension Vekeveke Village (bungalows, 105 euros la nuit)
- Pension Tokerau Village (bungalows, 129 euros la nuit)
- Pension Havaiki (Bungalows sur la plage, a partir de 185 euros la nuit pour deux personnes)
- Relais Marama (bungalows ou camping, à partir de 60 euros la nuit)
- Pension Paparara (bungalows, à partir de 100 euros la nuit)
- Hôtel Matai Dream (bungalows, à partir de 180 euros la nuit pour deux)
Pensions au sud
- Te Tamanu Village (bungalows dont beaucoup au bord de la passe, à partir de 335 euros les deux nuits)
- Pension Raimiti (bungalows, à partir de 150 euros la nuit)